Entendu dans le métro parisien : la raréfaction des grillons dans cet endroit chaud serait due au changement des ballasts (moins de cailloux, alors les grillons, à découvert, deviennent la proie des souris et des rats) et à l’interdiction de fumer, qui les affame (ces chanteurs semblaient apprécier les mégots).
Rien n’est simple, dans le tabac : ni l’origine du mot*, ni les rapports que les humains ont entretenus avec lui. Tantôt jugé souverain contre les maux de tête, les aphtes ou les cors aux pieds ; tantôt brandi comme cause d’excommunication (par le pape Urbain VIII, qui en menaça les prêtres qui fumaient et prisaient pendant le service. Insupportable, ce bruit de râpe à tabac
Et pour y revenir et finir avec les cri-cris, cette histoire cueillie dans Tristes tropiques (de Claude Lévi-Strauss), elle se passe au Brésil :
“(…) après une nuit passée dans un des hangars, je constatai que ma ceinture de cuir avait été rongée par les grillons. Jamais je n’avais subi les méfaits de ces insectes restés inaperçus dans toutes les tribus dont j’avais partagé l’existence (…). Et c’était chez les Tupi que j’étais destiné à vivre une mésaventure qu’avaient déjà connue Yves d’Evreux et Jean de Léry, quatre cents ans avant moi : "Et à fin aussi que, tout d’un fil, je descrive ces bestioles… n’étant pas plus grosses que nos grillets, mesmes sortans ainsi la nuict par troupes auprès du feu, si elles trouvent quelque chose elles ne faudront point le ronger. Mais principalement outre ce qu’elles se jettoyent de telle façon sur les collets et souliers de maroquins, que mangeans tout le dessus, ceux qui en avoyent, les trouvoyent le matin à leur lever tous blancs et effleurez".”
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* On dit qu’il vient de l’espagnol tabaco, une déformation de tsibatl : dans la langue des Indiens Arouaks d’Haïti, le terme désignait le tuyau en roseau permettant d’aspirer la fumée. Autre hypothèse, tabac serait venu de l’arabe tabbâq ou tubbâq, un nom donné à des plantes médicinales que l’on fumait, certaines ayant des effets so… po…….ri………….fiqueeeeesssss
Jean Nicot (1530-1600), ambassadeur de France auprès du Portugal, et qui œuvra pour introduire la plante dans le royaume, raconta cette scène : un cuisinier de l’ambassade s’était coupé avec un couteau ; on lui fit alors un emplâtre de feuilles de tabac qui fit merveille.
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Dans cette note, demain c’est aujourd’hui… elle a filé entre mes doigts - MR